COMPAGNIE DE VENTE D'OR EN POUDRE MINEROR

IMPORTATION DE L'OR VERS AUTRE CONTINENT

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Vue de Genève, en Suisse

Une fois en Suisse, l’or d’Abou Ba entre dans le monde nébuleux de la banque suisse et du courtage des métaux précieux, où le secret est inscrit à la fois dans les traditions et les lois. Les registres des douanes suisses, tout comme les transactions bancaires en Confédération helvétique, sont confidentielles. Mais les documents maliens montrent que, depuis 2003, 96 % des exportations d’Abou Ba ont été acquises par deux petites sociétés genevoises. Decafin SA en a acheté quasiment un cinquième, soit l’équivalent de quatre millions de dollars au cours d’aujourd’hui. Le reste, d’une valeur pouvant atteindre 18 millions de dollars a été acheté par Monetary Institute, dirigé par l’ancien responsable de Decafin, Judah Léon Morali. Ce dernier affirme n’acheter que quelques grammes, quelques kilos, ici et là. Selon lui, tout le monde achète chez Abou Ba, et si les noms d’autres sociétés n’apparaissent pas, c’est parque certaines transactions ne sont pas enregistrées. Judah Léon Morali dit avoir visité les bureaux d’Abou Ba à Bamako et n’y avoir jamais vu d’enfants travailler. Mais il reconnaît ne jamais avoir été dans les mines. Decafin, le second importateur de l’or d’Abou Ba, est une affaire familiale dont les bureaux se trouvent dans la très chic rue du Rhône. Marc Arazi, son responsable principal, dément dans un premier temps acheter chez Abou Ba. Mais plus tard, l’un des avocats de la société, Maître Marc Oederlin, a expliqué que la relation d’affaires entre Decafin et Abou Ba était indéniable et que Marc Arazi la reconnaissait. L’avocat dit que Decafin est inquiet à cause du travail des enfants, mais n’a pas de responsabilité légale pour enquêter sur comment est extrait l’or qu’il importe. Il ajoute que Decafin a confiance en Abou Ba et est certain que son or n’est pas le produit du travail d’enfants. Plus tôt dans l’année, Decafin avait été en justice, en Suisse, sans succès, pour éviter que son nom soit publié par l’Associated Press dans le cadre de cette histoire, arguant qu’elle porterait indûment préjudice à la réputation de l’entreprise. Dans les documents judiciaires, Decafin affirme que son or n’a pas pu être extrait par des enfants au Sénégal et au Mali, où Associated Press a constaté la présence d’enfants-mineurs, car l’or d’Abou Ba provient du nord de la Guinée. Toujours selon Decafin, Marc Arazi s’est rendu dans la région, en 2005, et s’il avait constaté l’utilisation d’enfants, il n’aurait pas fait affaire avec Abou Ba.