COMPAGNIE DE VENTE D'OR EN POUDRE MINEROR

Scène de Marché à Bamako, au Mali et burkina faso

Abou Ba affirme que presque tout cet or est exporté vers la Suisse. Un peu plus tard, un de ses clients suisses présentera un document rédigé par Abou Ba dans lequel il affirme vendre 90 % de son or à des acheteurs d’autres pays d’Afrique de l’ouest. Mais les documents des douanes maliennes n’enregistrent pas trace de telles exportations, et lorsque l’Associated Press lui a demandé des précisions, Abou Ba s’en est tenu à sa première déclaration : "On ne travaille avec aucun pays africain. Toutes nos marchandises sont vendues en Suisse", a-t-il écrit. Depuis au moins 2003, Abou Ba et ses associés ont transporté de l’or de brousse jusqu’à Genève, dans des valises ou paquets, à bord de vols réguliers de Bamako, faisant le voyage plusieurs fois par mois. Selon les registres des douanes maliennes, Abou Ba emmène normalement trois à cinq kilos à chaque voyage, soit pour une valeur comprise entre 86000 et 143000 dollars au cours d’aujourd’hui. L’inspecteur Bassirou Keita, du Département malien chargé de la supervision des revenus miniers, se dit certain que ce qu’Abou Ba déclare n’est qu’une petite partie de ce qui sort. Et Abou Ba de répondre, par écrit : "Je travaille depuis longtemps. Je fais mes déclarations. Je paye mes impôts". Selon les registres des douanes maliennes, entre janvier 2003 et mars 2008, Abou Ba a exporté plus de 800 kilos d’or vers la Suisse. Un volume susceptible de valoir jusqu’à 22 millions de dollars, en fonction de la pureté de l’or, aux cours d’aujourd’hui. Abou Ba explique qu’une fois arrivé à Genève, il dépose ses barres d’or à un comptoir des douanes suisses, à l’aéroport international.